La forteresse de Winterfell avait été reconstruite et mon fils bâtard était partie à la rencontre de cette femme mystérieuse qui semblait vouloir le trône. Je faisais confiance à Jon. Il avait survécu à un nombre incalculable de choses et il n’allait certainement pas se mettre les pieds dans les plats, il était plus intelligent que ça. J’avais eu vent que mes filles étaient peut-être encore en vie. Une lueur d’espoir pour l’homme que j’étais. Sansa avait terriblement souffert et Arya également. Je gardais espoir qu’elles allaient bien et il me fallait une personne capable de les retrouver et qui allait me garantir leur sécurité.

J’étais dans mon bureau et je travaillais à rédiger une lettre des plus ennuyante lorsque Sir Branner se pointait le bout du nez dans mon bureau. Je ne pouvais me retenir de sourire. Il était mon meilleur ami depuis la mort de Robert Baratheon. Je ramenais mon regard sur ma lettre en laissant Richard s’asseoir sans que je ne l’ai invité. Je ne pouvais me retenir de rigoler.

- Oh mais je vous en pris Sir Branner, faites comme chez vous.

Il poussait l’effronterie jusqu’à poser ses pieds sur mon bureau en mangeant une pomme. Je descendais ces derniers d’un geste de la main en continuant d’écrire.

- Vas-tu me dire ce que tu me veux Richard? J'ai des choses plus improtantes à faire que nettoyer mon bureau de la boue que tu traînes sous tes immondes pieds.

- J’ai trouvé un mercenaire pour tes filles.

Je ramenais immédiatement mon regard sur lui. Il était mieux de ne pas me faire de blague sinon j’allais lui dire ma façon de penser et ce ne serait pas avec courtoisie.

- Je ne suis d’humeur à écouter tes plaisanteries immatures Richard!

- Non! Non! Écoute c’est un type qui se nomme Hélios Crayn. Il a une sacré réputation. Il est parfait pour chercher Sansa et Arya et les ramener ici.

Je croisais les bras en écoutant Richard. J’avais vaguement entendu le nom de famille Crayn, mais ce n’était pas dans le Nord. Je restais perplexe. Avait-il une autre allégeance? Les mercenaires avaient toujours un parti pris quelque part au fond d’eux-même et je ne pouvais me permettre de faire rentrer un inconnu qui brandissait la barrière des Lannister dans le Nord, ce serait irresponsable de ma part. Je me levais de mon bureau pour aller m’asseoir du même côté que Branner pour lui faire face. Je lui volais sa pomme pour en prendre une large bouchée. Il me regardait avec un sourire en coin.

- Fais le venir … S’il se joue de nous il perdra la tête et toi la tienne. Je me suis bien fait comprendre Richard?

Il avait beau être mon ami, je n’avais pas le coeur à rire lorsqu’il s’agissait de mes enfants. Je laissais Richard partir et je retournais à mes besognes de Seigneur du Nord. Il fallut un petit moment à Branner pour retrouver la trace de l’homme. Ce jour là, je portais mon armure de cuir et j’étais allé chercher du bois près de l’arbre coeur. Je ne voulais pas que des oreilles indiscrètes viennent prendre part à notre conversation. Nous avions conclu une heure et le lieux par l’entremise de Sir Branner. Je me retournais lentement en regardant le mercenaire arrivé.

- Vous êtes en retard.

Depuis quelques jours, j'étais sur les traces d'une proie très recherchée valant une somme respectable. J'ignorais ce qu'il avait commis pour avoir une telle prime sur sa tête et je m'en moquais réellement. Je ne connaissais que son nom Marius Grimwald et ses habitudes de vies, rien de plus. Cela m'était largement suffisant, après tout, il était pour moi qu'un gibier qui me servirait à gagner mon pain. Je parvenais à le retracer facilement et à le capturer vivant. Je rapportais donc, l'homme encore en vie chez le quémandeur de cette chasse, comme convenu et mon employeur me donnais mon dû sans attendre. Ne prêtant aucune attention sur le sort qui était réservé à l'homme que je venais de livrer, je quittais sans plus m'attarder les bourses pleines.  

Je remontais en selle en direction de la première auberge où je pourrais prendre une chambre avec peut-être un petit remontant en prime. Le lieu idéal se présentait à moi. Je payais un emplacement pour ma monture dans l'écurie rattachée au petit établissement avant d'y pénétrer. Je me dirige immédiatement vers l'aubergiste afin de lui demander une chambre que je payais aussitôt et il me fournissait la clef.

Avant de m'y rendre, je me laissais tenter par une cervoise que je dégustais seul à l'écart. Un homme approchait de ma table et je relevais la tête vers celui-ci lorsqu'il prit place devant moi. Il m'était complètement inconnu. Que voulait-il? Était-il là pour un arrangement intéressant? Aussitôt, il prenait la parole.

- Bonjour, Monsieur Crayn, vous n'êtes pas facile à trouver. Je me nomme Richard Branner, je suis un émissaire de la maison Stark! Le seigneur de Winterfell en personne vous somme de venir le rencontrer, afin de discuter. Il aurait certainement besoin de vos talents. Il laissa ses mots sur un ton faible en se penchant vers moi.

J'avais écouté attentivement ce dont l'inconnu venait de m'informer avec ma choppe en main. " Très intéressant... qu'est-ce qui pouvait être si urgent pour que le seigneur du Nord requière l'usage de mercenaire? La récompense allait certainement valoir le déplacement." Je posais le contenant et fixais le regard sur ce Richard Branner afin de lui répondre.

- Où dois-je me rendre et quand ce rendez-vous aura lieu?

Un sourire étira les lèvres du messager à mon acceptation en ajoutant.

- Dans trois jours, je vous y conduirai! Reposez-vous cette nuit et retrouvons à l'écurie à l'aube pour débuter notre voyage.

- Bien...

Nous nous quittions sans plus de cérémonie et la nuit passait rapidement. Aux premières lueurs du soleil, je me rendais à notre lieu de rencontre et nous prenions la route vers le nord. Au bout de deux jours, nous arrivions à notre destination et nous terminions notre chevauchée non loin d'un étrange arbre. Mon guide me quittait lorsque la silhouette d'un autre homme se tenait devant nous. Je descendais du destrier et m'avançais vers lui. Il me lançait un commentaire sur l'attente survenue avant mon arrivée.

- Votre émissaire eu dû mal à me retrouver... Alors, Monsieur Stark sur quoi désirez-vous vous entretenir avec moi? demandais-je sur un ton neutre.  

Non seulement, il avait du retard et mettais la faute sur Branner mais en prime, il me manquait ouvertement de respect. Je me mettais à rigoler sans aucun détour et je m’approchais de lui avant de poser le bois dans une petite charrette.

- Monsieur Stark? Vraiment?

Je m’approchais de mon cheval en évitant l’homme et je vérifiais ma selle avant de caresser l’animal avec une attention toute particulière. Il était rare que les gens me manquent de respect à ce point. Je n’avais jamais été le plus à cheval sur les règles de bienséance, mais mon titre restait mon titre. En particulier lorsque j’avais à discuter avec un parfait étranger. Je continuais ma tâche sur mon animal et le détachait pour l’amener au bord de l’étang sous l’arbre coeur.

- Je n’ai pas le souvenir que nous soyons parents ou des amis proches. Avons-nous guerroyé ensemble? J’emets un doute à ce sujet mercenaire car vous n’étiez qu’un simple enfant à cette époque. Ne mettez pas la faute sur SIR Branner. Si vous êtes incapable de rester en place pour attendre du travail durant quelques jours c’est votre problème pas le sien.

J’attachais mon animal et je m’assoyais sur la grosse souche sous l’arbre coeur des anciens Dieux. C’était mon lieu de paix et je m’y sentais moi-même. Je regardais finalement l’homme en question dans les yeux pour le juger et mieux savoir à qui j’avais affaire.

- Pour vous se sera Lord Stark ou Monseigneur rien de plus … rien de moins.

Je prenais un caillou dans mes mains. Il était doux et lice. Je n’étais pas nerveux. Personne n’oserait m’attaquer dans ma propre forteresse ou dans ses alentours. Je n’avais pas de gardes avec moi car je n’en avais pas besoin. Je faisais signe à l’homme de s’asseoir à ma droite avec un geste poli et je regardais l’étang en face de nous.

- Que savez-vous des Stark présentement monsieur Crayn? Je crains n’avoir aucun titre à vous donnez car vous n’êtes pas un chevalier ni un monarque.

J’aimais jouer à ce genre de jeu un peu politique. Les mots étaient parfois aussi utiles que des lames en combat. J’avais appris à manier les deux. Jamais, durant mes paroles, je n’avais haussé le ton. Je parlais calmement sans être monotone. Je regardais ma forteresse au loin avant de regarder le blond à ma droite. Sansa le trouverait sans aucun doute de son goût si elle avait été avec moi. Je me retenais de sourire à cette pensée. Ma fille avait toujours eu un penchant pour les blonds malheureusement.

Je venais visiblement d'offenser mon nouveau quémandeur avec la simple appellation de son nom et non par son titre. Si mon feu maître m'accompagnait toujours dans cette nouvelle épopée, il se serait empressé de corriger cette odieuse erreur de jugement aux prés du seigneur de ces terres. J'aurai probablement mérité également quelques sévices corporels en privé pour me faire retenir la leçon. Quoique dans cette voie je n'ai jamais été bon élève.

Alors, évidemment, Lord Stark me le faisait remarquer aussitôt et un rire avait même été produit par celui-ci. Je l'observai vaquer à ses occupations en m'évitant et je prenais une légère distance afin de ne pas entraver ses actions. Silencieux, j'écoutais ses remarques sur notre différence de situation assez notoire sans discuter le moindrement. Certes, je n'étais qu'un mercenaire à la solde du plus offrant et cela ne changera jamais, car il m'avait formé ainsi! Pendant les dires du dirigeant du nord, aucune émotion ne se laissait transparaître sur mon visage... car je n'en ressentais aucune pour le moment.

Un fait cependant était en ma faveur, il n'était, semblait-il, pas très strict sur les règles de la bienséance. Alors, je pouvais remercier la nature clémente de mon hôte face à cette bavure d'impolitesse. Afin de rectifier ce malheureux coup, je prenais exemple sur la réaction typique de mon ancien formateur dans mes prochains agissements. Il était celui qui s'occupait des échanges verbaux et moi j'étais l'épée.      

- Comme il vous plaira et pardonnez ce manque de jugement de ma part, Monseigneur. Lâchais-je sur un ton calme en faisant même une courte révérence pour appuyer mes excuses.

Puis, il ramassait un caillou, qu'il conservait entre ses mains avant de s'asseoir sur une souche imposante non loin du grand arbre qui surplombait un petit étang. L'homme me faisait signe de le rejoindre poliment. Ensuite, je m'exécutais en prenant place sur son côté droit. Sa voix s'élevait dans une question qui me faisait réfléchir un moment en posant mon regard sur l'eau. " Que savais-je précisément sur cette famille? En soi, très peu d'informations, hormis qu'elle est divisée présentement. Mais, il est plus que probable que je me méprenne."

- Je ne me tiens que très peu au courant des événements touchant votre famille ou les autres familles royales. Cependant, j'ai ouï dire que votre famille fut séparée. Cette rumeur est-elle fondée? Je relevais mes yeux sur Lord Stark en prononçant mes suppositions.      

Cet homme était de marbre. Il ne dégageait rien, aucune émotion et aucune chaleur. Il devait être de ceux qui avaient été former pour tuer sans rien ressentir. Je ressentais une certaine compassion pour lui. J’étais l’un des plus habiles pour masquer mes sentiments, mais je connaissais également l’importance de vivre pleinement ses derniers sous peine de craquer un jour comme une branche sur laquelle l’on aurait apposé une pression trop importante. Je regardais l’eau de l’étang avec un petit sourire. Je revoyais mes enfants jouer ici pour venir m’embêter durant mes prières aux Anciens Dieux. C’était des moments que je chérissais plus que tout et désormais, le seul enfant qui me restait était Jon. Il était le général de mon armée et mon bras droit désormais. J’avais une confiance aveugle en lui.

- Votre manque de jugement est pardonné pour cette fois monsieur Crayn.

Je le laissais prendre place à mes côté et je gardais la roche dans ma main en attendant qu’il ne réponde à la question que je lui avais posé. Les Stark avaient été sali par Baratheon fils. Notre nom avait perdu de son lustre alors que nous étions une famille importante. Je ne dirais pas puissante car notre but n’était que de vivre dans paix sur nos terres et je m’étais toujours fait un point d’honneur de ne pas me mêler de la politque de Port Réal. Les affaires qui s’y jouaient n’étaient pas de mon ressort. Je me mettais à rigoler alors qu’il parlait de famille royale. Je n’avais rien d’un roi. Je n’avais rien d’un seigneur à la base. C’était un titre que devait détenir mon frère, mais sa mort prématuré près de 20 ans plus tôt m’avait mis dans la position où j’étais. Je regardais Crayn dans les yeux pour lui répondre avec douceur et calme.

- Le terme « familles royales » est sans aucun doute un peu surfait. Je ne nous considère pas comme telle… Cependant, vous avez une rumeur exacte. Certains membres de ma famille sont séparés les uns des autres et une meute ne peut survivre sans tous ses membres ensemble.

Je me levais pour lancer le caillou en le faisant sursauter sur l’eau. Je le regardais couler avant de me tourner vers lui à demi.

- J’ai un travail de la plus grande importance pour vous. Il est délicat et demande une discrétion importante. On m’a rapporté que vous seriez sans doute le meilleur pour faire ce dernier. Vous ne pourrez accepter aucun autre travail entre-temps et vous ne serez payé qu’à l’obtention d’un résultat. Avant de vous dire ce de quoi il en retourne j’ai besoin de votre allégeance. Je ne tolérai pas de traîtrise de votre part. Votre vie prendrait fin si c’est le cas.

J’étais réputé pour être un seigneur clément et bon, mais également un guerrier hors-pairs à la limite du sanguinaire. Je savais me montrer dur le moment venu. J’observais l’homme avec une attention toute particulière. Allait-il accepter?

L'homme du nord sembla ne prêter guère plus d'importance à ma faute de jugement survenu un peu plus tôt et ces dires confirmèrent ces observations. Il me pardonnait... pour cette fois! Alors, je lui laissai un signe de tête affirmatif avant d'ajouter à haute voix.

- Bien Monseigneur, cela ne se reproduira plus! Ma voix prononçait ces mots toujours sur un ton neutre.

Il me questionna sur l'étendue de mes connaissances concernant sa situation familiale du moment. Bien que je ne me tenais aucunement au courant des déboires qui affligeaient les familles royales peuplant Westeros par mes propres initiatives, quelques rumeurs avaient réussi tout de même à faire le chemin jusqu'à moi. Étrange comment, le peuple aimait toutes ces histoires! L'un de ces racontars était à propos de la séparation inquiétante qui avait pris la famille Stark. Cependant, à ce moment que cela était véridique et je n'avais pas relevé à cet instant les détails de l'affaire. Aujourd'hui encore, j'ignorais qui manquait à l'appel et depuis combien de temps cela durait-il!

Ma réponse formulée créa un petit fou rire chez mon interlocuteur qui ne cacha aucunement sa quinte de rigolade. Un peu curieux, je posai mon entière attention sur celui-ci en gardant le silence afin de le laisser prendre la parole pour expliquer ce bref éclat. Nos regards se croisèrent lorsqu'il reprit le contrôle et sa voix calme apportait l'explication. Il ne considérait pas lui et sa famille en ces termes; royale! J'en pris note mentalement en continuant d'écouter son histoire sans jugement afin de capter la moindre information pouvant servir.

Alors, la rumeur était fondée. Le contrat qu'il allait me proposer était certainement en lien avec ce fait, n'importe quel débutant arriverait à cette conclusion très simple. Le maître du domaine se leva. Puis, il lança le galet dans l'eau dans le but de produire quelques ricochets sur la surface de l'étang avant de revenir vers moi. Mon regard se perdit brièvement sur les légers remous de l'eau. Sa voix prit une intonation plus que sérieuse et ne laissait aucune place à l'incertitude.

Je me redressai également à mon tour avec un regard démontrant mon entière compréhension de la situation délicate.

- Vous pouvez compter sur moi, Lord Stark, je tâcherai d'être discret dans cette affaire. Alors... de quoi s'agit-il? Lui dis-je calmement à mon tour, en attendant patiemment l'explication de son appel.  

La neutralité dont le mercenaire faisait preuve aurait pu me donner froid dans le dos si je n’avais aps déjà assister à ce genre de comportement. Je le regardais avec une immense attention et je tentais de le jauger au maximum. Il avait sans aucun doute eu un entraînement digne de ce nom pour en arriver là. Tout comme moi avec ma faciliter à garder mon calme en pratiquement toutes circonstances. Je n’étais pas un impulsif, je ne l’avais jamais été. C’est sans aucun doute ce qui faisait de moi un aussi bon guerrier et un dirigeant de troupe de renom. Je savais comment agir adéquatement et je calculais chaque répercussion que mes gestes pouvaient avoir. Pas comme mon vieil ami Robert qui avait été emporté par la mort à la suite de ses bêtises. Mon meilleur ami me manquait. C’était un fait plus que criant dans cette vie, mais je ne pouvais rien faire d’autre mise à part tenter de lui faire honneur le plus possible chaque jour de mon existence.

Je le regardais dans les yeux alors qu’il se redressait pour me rejoindre un minimum. J’allais devoir plonger dans le vif du sujet le plus rapidement possible. Sujet qui me brisait le coeur chaque fois. Je ne laissais cependant pas transparaître mon trouble. Je n’étais pas ce genre d’hommes.

- Je sais , pratiquement de source sûre, que Sansa et Arya sont en vie. Mes filles seraient dans le Sud, où je l’ignore sans quoi vous vous doutez que j’irais moi-même les chercher. Le Nord a été fouillé dans les moindres recoins pour les retrouver sans succès. Elles ne peuvent qu’être là-bas. Je vous demande donc de me ramener mes filles en vie et en sécurité. Votre prix sera le mien et vous avez droit à des ressources illimités pour atteindre vos objectifs. Vous les protégerez lorsqu’elles seront avec vous et je vous défends bien de les toucher.

Il n’avait pas intérêt à toucher à Sansa. Je savais qu’Arya ne laisserait jamais un homme s’approcher d’elle. Ma cadette était bien trop vive et surtout dangereuse pour ça. Sansa était une jeune fille très différente et surtout beaucoup plus naïve sur certains points. J’espérais qu’elle ne le serait pas toute sa vie et qu’elle comprendrait que tous les hommes n’étaient pas bon comme je l’étais. Elle avait été si amoureuse du Roi Joffrey. Je ne comprenais aucunement cet amour. Il n’était qu’un enfant gâté pourri et sans aucun doute l’un des pires psychopathes de toute ces terres.

- Acceptez-vous ce contrat?

Toujours attentif à la moindre information pouvant m'être utile pour cette nouvelle mission, je conservais le silence en écoutant sa réponse qui ne tardait pas. Alors, rapidement, l'homme du nord commençait à m'informer de ses connaissances sur cette affaire urgente qui l'oppressait. Donc, ses filles portées disparues étaient probablement encore en vie à l'heure qu'il était si l'on se fiait à son intuition ou aux fameux racontars. Après plusieurs recherches effectuées par le lord de ces terres du nord pour repérer la moindre trace de leur passage, elles n'aboutissaient à rien de concluant. Les disparues ne se trouvaient pas sur leur terre natale. La dernière solution envisageable était qu'elles se trouvaient, à présent, dans Sud de Westeros, seules. Une nouvelle question qui s'ajoutait à la liste déjà bien remplie était; avaient-elles été séparer l'une de l'autre? Pour l'instant, rien ne nous permettait d'affirmer ou de réfuter... j'allais devoir enquêter avec ces deux possibilités à l'esprit.

Bien évidemment, ce contrat qui me fut proposé consistait de les retrouver et de les ramener ici saines et sauves, toutes les deux, auprès de leur famille. Cette quête serait certainement de longue haleine et demanderait patience et subtilité. J'allais devoir m'y mettre rapidement, car le plus tôt je commençais à enquêter, plus rapidement je parviendrai à les mettre à l'abri pour m'assurer de leur sécurité. Une information me fit tilter, il était prêt à tout pour que son objectif soit atteint quitte à me payer une somme importante si cela se résultait par une réussite de ma part. Alors, autant accepter cette offre et retrouver les filles des Stark.  

Toujours en conservant une écoute attentive sans jugement, je ne perdis pas l'avertissement lancé à mon égare. Cette dernière demande était plus que compréhensible et je pouvais comprendre le besoin de le mentionner... mais aucun risque que j'effectue un tel acte sur elles. Jamais je ne prendrais le risque d'entacher ma réputation ou de diminuer les chances de mener à bien une mission pour une raison aussi futile.  

- Bien j'accepte votre contrat et je vous promets de ne commettre rien de cette nature envers vos filles Lord Stark. Vous pouvez compter sur moi.

Puis, je m'empressai de le questionner pour ramasser le plus de renseignements possible avant de débuter ce contrat.

- Quel est le dernier endroit où elles ont été aperçues avant que votre famille ait été séparée et pouvez-vous également me fournir une petite description physique de vos filles Monseigneur? dis-je en regardant le dirigeant.

Crayn acceptait le contrat. J’ignorais si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Je savais simplement que c’était la chose à faire. Je ne pouvais pas confier cette tâche à Richard. J’avais grand besoin de Lord Branner ici pour m’aider. Si Branner avait choisi Crayn c’était que ce dernier avait ses raisons et il avait ma totale confiance. Il me promettait de ne rien commettre d’irréparable sur mes filles. Je connaissais cependant Sansa et je savais que si cette dernière avait envie de lui faire les yeux doux, elle le ferait. Ma fille avait toujours eu ce don de pousser à la limite pour faire du charme. Elle avait parfois la tête dans les nuages à ce niveau. J’espérais qu’elle n’avait pas commis l’irréparable. Je m’assoyais à nouveau pour discuter avec le mercenaire.

- D’abord, elles ont été vues à Port Réal pour la dernière fois. Suite à mon arrestation, Ara a pris la fuite. Il s’agit de la cadette. Elle n’est pas bien grande et adore se vêtir comme un garçon. Elle a les cheveux et les yeux bruns. Son regard est vif et elle n’a pas la langue dans sa poche. Faites cependant attention. Elle a eu des cours à l’épée et connaissant ma fille, elle n’hésitera pas à vous attaquez. Elle le faisait avec ses frères.

Je souriais en repensant à Arya avec les deux plus jeunes. C’était une sacré ambiance surtout à table. Cela me manquait énormément. Je les voyais encore se lancer des piques à table avec des bouts de pain alors que Catelyn les grondait sur leurs manières et que moi je rigolais à ma place avant de recevoir une claque de ma femme car je les laissais faire. Ils étaient des enfants. Pourquoi garder une rigidité alors que nous étions entre-nous? C’était de merveilleux souvenirs.

- Alors Sansa … Sansa a les cheveux roux comme sa mère. Elle s’habille toujours avec une grande classe. Elle est excessivement féminine. J’ai eu vent qu’elle était chez les Lannister, mais je peux me tromper. Les oiseaux adorent venir dire des propos à nos oreilles et ne sont parfois pas exact. Elle était sensé épouser le nouveau roi Baratheon. Cependant, ce dernier a rompu leurs fiançailles lors de mon arrestation et Sansa fut mise en disgrâce. Je suis presque certain que ce petit emmerdeur a levé la main sur elle…

Je sentais la colère me prendre envers ce petit psychopathe. Je serrais fortement le poing avant de le relâcher.

- Ce sera sans doute une autre mission pour vous en temps et lieu. Joffrey Baratheon n’a pas sa place sur le trône de fer. Il est dangereux, impulsif et a une soif de pouvoir trop grande. Il n’écoute strictement rien. Mais dans un premier temps, je vous demande de retrouver mes filles.

Après mon acceptation de cette nouvelle mission, je le questionnais sur les derniers emplacements connus des disparues. Le Lord Stark prenait place à nouveau sur la souche qu'il avait quittée et débutait de révélation des précieuses informations. Silencieux avec mon regard posé sur mon quémandeur, je conservais une position solennelle et j'écoutais attentivement ses dires pour les assimiler rapidement. Elles avaient été aperçues pour la dernière fois à Port Réal avant d'être séparées de leur paternel. Je devrais débuter les recherches à cet endroit pour découvrir une piste valable à exploiter.

Puis, les descriptions demandées arrivaient. Ainsi, la cadette dénommée Arya était assez garçonne et se revêtait également des tenues en accord avec sa nature. Cela devait être bien pratique pour éviter d'être repéré facilement dans la société... J'en prenais note afin de ne pas tomber dans le subterfuge. La mise en garde atteignait aussitôt son objectif, je tâcherais d'être prudent à son approche en échappant ainsi à une quelconque situation ennuyeuse. Il serait dommage de croiser le fer avec elle inutilement lors de notre croisade.

- Bien... j'en retiens l'information.

Puis, le sujet de sa deuxième fille venait. Elle se nommait Sansa et visiblement, elle était tout le contraire de sa soeur; féminine et possiblement peu combative... si l'on se fiait au ressenti de son père. La colère venait tranquillement passer chez mon interlocuteur lors de la mention de ce roi Baratheon. Je me gardais de toute réaction face à cette démonstration de sentiment. Je lui laissais qu'un signe de tête affirmatif pour démontrer mon entière attention en réponse à ses suppositions sur le sort de la jeune femme envolée. Ceci m'apportait une évidence, elle aura certainement besoin de plus de protection que sa cadette. Ce n'était pas une information à négliger pour le bien de la réalisation du contrat dans son intégralité.

Il laissait entendre la possibilité d'un second accord à passer; la disparition de ce roi bien trop dangereux pour siéger sur le trône de fer. Certes, ce contrat promettait d'être très avantageux comme mission cependant, cela restait très délicat dans son application. Alors, l'objectif primordial dans l'immédiat restait de ramener ses filles saines et sauves sur les terres qui les avaient vu grandir! Je me plierais bien évidemment aux moindres recommandations de ce Eddard Stark, je ne pouvais laisser cette opportunité me filer entre les doigts.

- Comme, il vous plaira, Lord Stark. Détenez-vous d'autres informations pouvant m'être utiles avant que je ne me prépare pour ce long voyage? Lâchais-je sur un ton neutre.