Je suis né lors d'une triste journée d'automne en l'an 281 dans une contrée de Westeros au sein d'une miséreuse famille qui, à leur grand malheur, continuait à grandir. Ils m'affublèrent du nom d'Hélios Crayn. Depuis plusieurs lunes, leur lopin de terres ne parvenait plus à subvenir à leurs besoins. C'était ainsi que, les années de mon enfance, se déroulèrent dans la pauvreté et la misère la plus totale. Plus le temps s'écoulait, plus le nombre de bouches à nourrir devenait impossible à combler. Une sombre vérité les frappa. Ils allaient devoir se départir de l'un de leurs enfants voir même plus qu'un. J'ai été choisi avec deux autres de mes frères pour ce terrible destin. À l'époque, j'étais âgé de huit ans.

C'était ce que m'avait informé mon maître à l'époque. Comme je ne conserve aucun souvenir de ces années, je devais lui faire confiance. Alors, j'ai été acquis, moi seul de ma fraternité, par un homme pratiquant la profession de mercenaire. Son nom, Lars Windhorse. Dès lors de l'acquisition, ma vie fut radicalement changé. La paisible vie de fermier qui m'attendait autrefois, n'était plus possible pour moi désormais. Mon propriétaire aspirait à un tout autre dessein pour mon existence. Cependant, pour y parvenir, je devais subir l'enfer afin de me reforger entièrement dans le but de devenir l'apprenti idéal qu'il espérait tant. Puis, de cruels entraînements et événements... persuasifs étaient mon terrible quotidien.

À présents, le temps de mon apprentissage se fit dans le sang, les larmes et le fer. Cette formation, durement payé, m'avaient permis d'aiguiser mes sens et à bâtir mes instincts. Avec du recule, ils m'ont révélé également que la solitude pouvait être un très bon moyen pour rester en vie longtemps. Ils me permettent également de supporter la douleur en temps de combats et contrôler mes émotions nuisibles. Dans tous les cas, ceci est fort utile aujourd'hui encore. Je n'ai jamais vraiment détesté l'homme qui m'avait fait, car ce que je suis aujourd'hui, je lui dois entièrement. Après tout, Lars m'a permis de révéler cette force cachée en moi qui sommeillais.

Toutefois, lors de ces sombres instants, mon âme se fractura. Mes tourments créèrent une deuxième facette à ma personnalité. D'abord, cela semblait plutôt léger. Elle consistait aux changements de mes réactions face à la douleur et aux sentiments. Comme si je me fermais aux événements extérieur laissant un instrument de la mort prendre place en devenant un être calculateur, froid et précis. Cependant, ce phénomène prit de l'ampleur lorsque j'ai suivi enfin sur les traces de mon acheteur lors de notre première mission. Nous avons été engagés, par un époux qui avait quelques doutes sur la fidélité de son épouse. Nous avons découvert qu'elle portait l'enfant d'un autre homme. Le mari indigné, glissa une somme d'argent supplémentaire dans notre bourse afin que nous mettions fin à la vie de cette traîtresse et de son bâtard à naître! Mon acheteur m'ordonna de le faire moi-même. J'étais âgé de 13 ans.

Ce premier assassinat fut la dernière pierre apposée à ma création finale. Ses mots avaient été affirmés avec joie et une grande fierté. J'étais enfin prêt à être un mercenaire digne de ce nom! Ces paroles résonnèrent durement dans mon esprit devant ce spectacle effroyable, corps ensanglanté au visage déformée par la peur et la supplication... mais aucune émotion me vient, à ce moment, absolument rien! J'étais... vide.

Nous avons continués à récolter les missions qui se présentaient à nous. Nous étions entré dans une routine qui semblant sans fin! C'était ainsi que les années se déroulèrent sans encombre. Puis, vers l'an 307, nous prîmes une mission comme à notre habitude. Joffrey Baratheon fut le quémandeur. Il nous promit une sommes importante si nous éliminions les bâtards de son père.  Nous ne avons pus résister alors, nous  avons acceptés! Cependant, depuis quelques mois, mon maître avait contracté une vilaine maladie. La mort accompagna ses derniers pas... Cette mission fut sa dernière avant qu'il ne pousse son dernier souffle.

Depuis, j'erre seul dans Westeros à la recherche de mandat alléchant afin de survivre en ce monde. Cependant, je ne veux aucunement me mêler à cette abject politique... je l'ai horreur!

Encore retenu captif entre ces murs désolants que j'ai appris à détester avec les années, depuis combien de jours suis-je enfermé cette fois? Trois... non quatre jours peut-être. Je lâche un soupire de désespoir en fixant la porte fermer. J'ai tant horreur de perdre le fil du temps. En étant privé de la lueur du soleil c'est inévitable, je croyais mis être fait et pourtant... Je me lève difficilement et me déplace vers la porte qui est la seule source de lumière aussi diffuse soit telle. Dans mes mouvements, mon dos me brûle, mais c'est supportable. J'y jette un coup d'oeil grâce au faible rayon qui perce sous la porte. Les plaies ne semblent plus saigner. Qu'avais-je fait pour mériter cette peine? Ah... La faim me fait à tel point tourné la tête que je n'arrive plus à me souvenir de rien du tout!

Étant dans ma position habituelle, lorsque je suis enfermer dans cette pièce lugubre, je suis accroupit devant la porte avec mon épaule servant d'appuie. Puis, mon regard se pose sur les marques laissées par mes propres soins lors de mes dernières visites. L'esprit étrangement vide, je pense à ma mort... Mon heure serait-il déjà venu? Je n'arrive même plus à avoir la force de continuer à me battre. En fait, je n'éprouve rien... plus rien! Des minutes, des heures... Le temps continue de défiler sans s'arrêter pour moi dans ce même ressenti inexistant.
Puis, des bruits de pas résonnent de l'autre côté de la porte. Lentement et avec une certaine méfiance, je me redresse pour faire face au bruissement. Mon esprit, toujours sans l'ombre de ressentiment, ne fait qu'attendre. Qu'allait-il apparaître maintenant dans l'embrasure de cette ouverture? À quoi faut-il s'attendre? Un cliquetis brise le silence en venant de derrière le seul passage menant à ma libération.

Évidemment, c'est mon maître qui se tient là devant moi. La lumière de l'extérieur m'éblouit immédiatement. Par réflexe, ma main vient couvrir mes prunelles sensibles. Lentement mes yeux s'accoutument à la clarté. La première image qui me vient est son expression: un sourire troublant. Il semble s'étirer jusqu'à ses oreilles... Qu'a-t-il à m'annoncer pour arborer un tel sourire? Ordinairement, la peur m'aurait envahi... mais là rien, je ne sens plus rien! Pourquoi!? Qu'est-ce qui a changé en moi? Sa voix s'élève en conservant la même expression.

- Lève-toi et suis-moi! Nous venons de recevoir une missive de notre dernier client... Il nous sommes de le rejoindre.

Sans plus de manière, il sort sans me laisser le temps de le rejoindre. Il s'arrête au milieu du couloir et se retourne vers moi à nouveau. Ensuite, il lance nonchalamment.

- Enfile ton armure et prends avec toi tes armes. Je t'attends mais presse-toi. Je vais aller seller les chevaux. Oh n'est crainte, je t'expliquerai la teneur de cette mission en route!

Tel un pantin ayant reçu son ordre, mon corps se met à se mouvoir. Mes déplacements automates me conduisent à l'armurerie. Oubliant la douleur survenue plus tôt, je me couvre de mon armure de cuire et mes armes regagnent leur place dans leur fourreau respectif. Puis, je rejoins mon acheteur déjà en selle visiblement prêt à partir et ses besaces tiennent l'essentielle pour notre voyage. À la vue de mon arrivée, il lança légèrement impatient.

- Te voilà enfin! Ne perdons pas davantage de temps et grimpe, nous ne devons pas être en retard. Le trajet va nous prendre deux jours.

Obéissant, je m'exécute immédiatement. Puis, comme promis, l'aîné annonce la raison de cette mission pendant allée. La femme infidèle de notre client attend un enfant de son amant. Cet être ne doit pas venir au monde et cette scélérate doit payer. Alors, il nous donne une coquette somme d'argent si elle venait qu'à disparaître.

Évidemment, Lars ne peut dire non à une telle somme donc, il a l'intention d'accepter son offre, même si cette tâche peut en refroidir plus d'un! Dans la lettre, notre envoyeur nous informe des lieux de la rencontre pour en discuter en face à face. Arrivé à destination, l'émetteur de la lettre nous y attend prêt à débattre. Celui-ci relève ses attentes et Windhorse accepte l'offre émise en prenant un avancement sur le paiement du contrat. L'esprit vide, je ne prends pas vraiment par au débat... les voix semblent distordus pour mon ouïs malgré mon attention sur la scène qui se déroule devant moi! Comme c'est étrange... Qu'ont-ils conclus finalement? Hélas, je le serai bien assez tôt...

L'adresse où la femme passe la majeure partie de son temps en main, mon supérieur m'ordonne de nous mettre en route. Toujours aussi docile, je suis son pas.

- Nous allons nous introduire dans la maisonnette de l'amant cette nuit et nous les éliminerons tous deux!

Mon âme ne frémit même pas à la mention du plan à exécuter. Lasse, j'obtempère sans un mot. Une fois la nuit tombée, nous mettons notre tactique en marche. Le silence total règne sur la demeure lors de notre infraction. Le couple extra-conjugale dormait à point fermé. Nous nous immisçons dans la chambre. Mon aîné s'occupa de l'homme du couple avec facilité d'un simple coup d'épée pendant que moi je m'approche du lit. La femme s'éveille dans la stupeur la plus totale. Je lui couvre ma main sur la bouche et attends que mon maître prenne la relève.

- Élimines-la...

Je prends un moment pour assimiler l'information.

- Fais-le! Dit-il sèchement.

Malgré mon hésitation survenue, je lui transperce la gorge de mon épée dans un mouvement sec. Son sang macule mes mains et mon arme blanche. Mes yeux ne pouvant quitter mon méfait, Lars brise le silence en démontrant sa fierté à mon égard.

- Hélios... tu es fin prêt à devenir un mercenaire digne de ce nom!