Cela faisait plusieurs semaines que Meyra préparait cette mission, la plus dangereuse qui ne lui ait jamais été confiée.  C'était le genre de contrat que l'on ne peut échouer, sous peine d'y laisser sa vie. Cersei Lannister, la Reine régente des sept couronnes, devait mourir de sa main ce soir.

La jeune mercenaire séjournait dans les tavernes de Port-Réal depuis plusieurs jours. Elle ne dormait jamais au même endroit et se faisait la plus discrète possible. A Port-Réal, il était finalement facile de passer inaperçu au milieu de la population.

Elle était parvenue à entrer en contact avec une des cuisinières du donjon rouge. Elle lui avait rendu service en tranchant la gorge d'un homme qui l'avait violée à maintes reprises, en négociant bien évidemment un échange de bons procédés.

Cette nuit, elle devait introduire la mercenaire dans le donjon rouge et être sa diversion.
Meyra portait une robe légère tout ce qu'il y avait de plus classique dans un environnement comme Port Réal. La cuisinière avait même lavé et coiffé ses longs cheveux emmêlés afin qu’elle se fonde au milieu de la masse des servantes. Elle n'avait jamais été aussi propre et apprêtée depuis son arrivée à Westeros, l'hygiène et la beauté étant loin d'être sa priorité, mais il fallait bien s'adapter aux circonstances.

Il était tard, il ne restait plus que le personnel qui s’affairait à finir les tâches du jour et les gardes faisant leurs rondes. Meyra traversa le donjon rouge le plus naturellement possible, prenant l'air occupé et souriant à ceux qu’elle croisait même si personne ne semblait lui accorder un seul regard.

Elle poursuivi sa route en grimpant lentement les escaliers. Elle me cacha derrière un mur dans le couloir que la cuisinière lui avait indiqué comme étant celui des appartements de la reine. Elle attendit patiemment, fermant les yeux et contrôlant ma respiration.
Soudainement, elle entendit un bruit sourd.

- Qu'est-ce qu'elle a ? demanda une voix masculine.

Meyra aperçu la cuisinière, étalée de tout son long, surplombée par deux gardes. Elle jaugea leurs armures massives et constata que son épée lui manquait. Si cela tournait mal, elle ne pourrait qu'espérer une fuite chanceuse.

Elle constata qu'il n'y avait personne d'autre à l'horizon, c'était le moment. Elle s’approcha furtivement de la porte initialement gardée par les gardes en ne les quittant pas des yeux au cas où l'un d'eux se retournerait subitement. Elle n'entendait que les pleurs et les phrases inintelligibles de la cuisinière.

Meyra s'arrêta devant la porte des appartements de la reine et pris une profonde inspiration. Elle se foutait du statut ou des raisons. C’était un être vivant comme les autres. Elle lui trancherait la gorge et ce serait terminé. Elle jeta un dernier regard aux gardes penchés au dessus de la cuisinière et poussa la porte le plus silencieusement possible avant de se faufiler à l'intérieur en la refermant derrière elle.

Son cœur battait à la chamade et sa respiration s'accélérait mais elle la calma rapidement. Il faisait très sombre et elle ne connaissait pas les lieux, il fallait qu’elle reste concentrée afin de ne pas réveiller la reine.

La mercenaire traversa lentement les appartements en prenant garde de ne faire aucun bruit et suivit son instinct jusqu'à la chambre de la reine régente. Elle n'entendait rien hormis une respiration régulière. Elle releva sa robe pour sortir sa dague de ses dessous. Elle n'avait pas été facile à dissimuler sous cette robe légère, elle préférait définitivement ses habits bien qu'ils soient bien plus usés et crasseux que ceux-ci.

Elle s'approcha de l'immense lit, au dessus de la silhouette qui se dessinait sous les draps. Elle coupa sa respiration et s’apprêta à placer sa lame sous la gorge de sa cible.

Mais soudainement, la silhouette respira fortement et se retourna dans sa direction. Son cœur rata un battement. La silhouette lui semblait masculine contrairement à ce qu’elle pensait. Il faisait tellement sombre qu’elle ne parvenait pas à distinguer son visage ni à savoir si ses yeux étaient ouverts.

Par réflexe, elle cacha la lame dans son dos.