Aiyana s'était très bien renseigné au sujet de la Targaryen qui faisait tant parler d'elle en Essos. On disait d'elle était à la tête de Dothraki et d'Immaculés et que tous la suivait avec envie. Qu'aucun n'y avait été forcé. On disait aussi qu'elle avait libéré beaucoup d'esclaves mais également qu'elle possédait trois dragons. Aiyana qui comptait se rendre à Westeros pour se faire sa propre opinion des rois et reines du Trône de Fer. Oh, elle avait entendu parler d'une certaine Cersei Lannister et de son horrible fils Jeoffrey Baratheon. La Sans-Visage avait déjà fait son choix en tant qu'ancienne esclave et aussi en tant que femme. Il y avait beaucoup de rumeurs sur la dernière des Targaryen. Mais Aiyana préférait se faire sa propre opinion.
En séjournant au sein d'une Meereen conquite, il restait des rebelles esclavagistes et quoi de mieux que d'offrir à la reine, leurs têtes ? Cela n'avait pas été sans difficultés que de déceler les membres des Fils de la Harpie les plus influents au sein de la ville. Mais toute ses années passées au sein de la Demeure du Noir et du Blanc n'avait pas été vain. C'est donc avec un sac en toile tâché de sang sec que Aiyana gravit les marches jusqu'à la Pyramide. Arrêtée devant la porte par un Immaculé, la jeune guerrière déclara :
« Je viens offrir un présent à la reine. » Déclara Aiyana avec assurance. « Je pense qu'elle appréciera de savoir que les Fils de la Harpie présent à Meereen ne seront plus un problème pour elle. »
Le soldat se saisie du sac pour y découvrir cinq têtes tranchées. Il fit signe à la jeune femme d'attendre, se dirigeant probablement vers sa reine pour l'informer de cette visite et de ces présents.
Rétablir l’ordre sur la Baie des Serfs, devenue la Baie des Dragons après son passage, n’avait pas été chose aisée pour Daenerys. Elle voulait avant toute chose, avant de partir de l’autre côté du détroit pour conquérir Westeros et prendre le trône de fer qui lui revenait de droit, ôter la servitude en Essos, abolir l’esclavage absolument partout où elle le pourrait. Voilà quelques semaines que la Khaleesi avait élu domicile à Meereen. Les choses n’avaient pas été simples. Elle avait commencé par juger et faire tuer les maîtres qui ne voulaient pas plier, ceux qui avaient été responsables des crucifixions ignobles de cent soixante trois enfants qui jonchaient le chemin. Le coeur de la dernière des Targaryen s’était brisé en voyant ces pauvres petits privée de toute vie, dans une mort aussi honteuse qu’injuste. Elle avait voulu libérer aussi cette ville qui était symbolique en Essos car bien plus grande que Yunkaï ou Astapor. Son champion, Daario, affronta ensuite celui de la ville avant de le tuer, puis Dany fit envoyer par catapulte les colliers des anciens esclaves qu’elle avait libéré qui avaient choisi de la suivre, pour demander aux esclaves de la ville, leur parlant dans leur langue, de se soulever et la rejoindre à leur tour. La mère des dragons était ensuite parvenue à faire entrer ses hommes par les égouts, se faisant passer pour des esclaves, afin de prendre la ville de l’intérieur.
Finalement, prendre la ville s’était avéré être la partie facile, mais la garder et maintenir les envie de révoltes des anciens maîtres était plus ardu. Son dragon le plus gros commença à devenir incontrôlable et pour minimiser la peur des villageois, la Khaleesi décida, à contre coeur, d’enfermer ses deux autres enfants à écailles dans les catacombes de la pyramide. Mais les ennuis ne s’arrêtèrent pas là et des soulèvements commencèrent à éclore, un groupuscule se faisant appeler « fils de la Harpie », qui se mirent à attaquer les Immaculés à son service. Dany venant de congédier Jorah, elle se retrouvait sans son plus fidèle conseiller, bien qu’il lui restait encore Missandeï, Ver Gris et Ser Barristan Selmi.
Affairée à écouter les revendications des habitants de la ville depuis des heures, Daenerys espérait que cette séance touche bientôt à sa fin. Alors qu’elle croyait que l’immaculé venait lui annoncer justement la fin de ce supplice, il vint au contraire lui annoncer une bien étrange chose.
- Faites-la entrer ! déclara-t-elle d’une voix forte.
On ouvrit les portes et une demoiselle s’avança avec un sac ensanglanté en main. Elle semblait jeune, mais son visage trahissait une expérience déroutante.
- Approche, comment t’appelles-tu ? demanda Daenerys en se levan de son siège et descendant de quelques marches.
Les Immaculés restaient sur leurs gardes, prêts à bondir s'ils sentaient leur reine en danger.